Crédit photo : Philip Boudreau
Les frais de scolarité de l’Université de Moncton ne cessent d’augmenter depuis 10 ans et ceux-ci pourraient connaitre une autre hausse importante en 2022-2023
Entre 2010 et 2020, les frais de scolarité sont passés de 8 677 $ à 12 713 $ par année pour les étudiants internationaux, et de 5117 $ à près de 7 000 $ pour les Canadiens.
Le conseil des gouverneurs de l’Université a limité la hausse à 2% pour la prochaine année, mais cette cible pourrait ne pas être respectée. La forte inflation que connaît l’économie pourrait aussi influencer la décision.
L’augmentation des droits de scolarité pourrait freiner l’arrivée d’étudiants internationaux.
« Je me dis souvent que j’aurais mieux fait de rester au pays et fréquenter nos universités où la scolarité ne va jamais au-delà de 3 000 $ par an. Chaque fois que je reçois la facture de l’école, je commence à paniquer et me demande comment l’envoyer à mon père. Il ne se plaint pas, mais cela n’empêche que c’est vraiment beaucoup. » – témoigne Nathalie T. étudiante internationale en 4e année.
Un problème pour tous
« L’augmentation des frais de scolarité est un dossier qu’on suit de très près. Il s’agit d’un dossier plutôt complexe… ici, nous défendons les droits des étudiant(e)s à la haute administration (qui est responsables des décisions à l’égard des augmentations des frais de scolarité) », déclare par courriel la présidente de la FÉÉCUM, Mathilde Thériault.
Avec sa campagne « Mes études me ruinent », la FÉÉCUM dénonce les augmentations annuelles des frais de scolarité ajoute madame Thériault.
« Nous comprenons parfaitement les plaintes des étudiants car nous sommes nous aussi des étudiants. C’est un sujet qui nous touche tellement que nous soulevons la question à chaque réunion avec le Recteur. La majeure partie du temps, on nous parle d’inflation et de politique de l’université mais sachez que nous faisons de notre mieux pour défendre la cause étudiante et leur rendre la vie beaucoup plus facile. » – affirme Fatoumata Guindo, présidente de l’AEEICUM.
La FÉÉCUM et AEEICUM ne ménagent pas d’efforts afin de faire entendre les besoins des étudiants.
Le collège comme alternative ?
Tandis que dans certains pays l’éducation post-secondaire est quasiment gratuite, ce n’est pas le cas du Canada. Les frais de scolarité ne cessent d’augmenter dans les Maritimes, rendant l’éducation supérieure moins accessible à tous.
Plusieurs étudiants internationaux décident de faire un parcours au Collège communautaire, de travailler quelques années et de faire un retour aux études après avoir reçu leur résidence permanente. Ils payent alors leurs frais de scolarité au même niveau que les Canadiens.
« Je ne regrette pas d’avoir commencé par le collège. Cela a permis à mes parents de faire des économies et maintenant que j’ai la résidence permanente, je bénéficie du soutien de l’état », affirme Mah D., étudiante en 3e année à l’Université de Moncton.
Une décision finale sur les frais de scolarité de 2022-2023 est attendu dans les prochaines semaines.