Ce soir, vendredi 21 octobre, aura lieu l’unique représentation de la pièce Les jumeaux d’Arcadie au théâtre l’Escaouette à Moncton dès 19h30.
Cette pièce, décrite comme une fable musico-théâtrale, a été écrite et mise en scène par Philippe Soldevilla. Elle est le fruit d’une collaboration entre deux compagnies québécoises, le Théâtre Sortie de secours, dont Soldevilla est le directeur, et Pupulus Mordicus, compagnie de marionnettes pour adultes, ainsi que deux compagnies néo-brunswickoises, le Théâtre populaire d’Acadie (TPA) et l’Orchestre Tutta Musica. La pièce a d’abord été jouée à Québec au Théâtre Périscope pendant trois semaines et ensuite une fois à Caraquet, au TPA. C’est ici, à Moncton, que se termine la première vague de représentations de l’œuvre, mais l’équipe espère que d’autres se rajouteront plus tard.
Qu’est-ce que raconte la pièce Les jumeaux d’Arcadie ? « Une petite question qui risque de mériter une longue réponse », dit l’auteur et metteur en scène en riant. « On est dans un royaume, on ne sait pas si c’est hier, on ne sait pas si c’est demain, dans un lieu étrange qui s’appelle le Royaume de nouvelle Arcadie où il y a un roi, une reine et un parlement pour faire semblant. » Soldevilla en rajoute sur l’univers de la pièce, expliquant que la pollution a atteint un niveau extrême, les gens sont obligés de porter des masques et la vue de la lune et des étoiles leur est obstruée, sauf dans les zones purifiées : là où habitent les parlementaires et la royauté.
Dans cet univers, on retrouve des personnages qui, en réalisant peu à peu qu’on leur ment, vont entreprendre un périple pour retrouver le paradis perdu de leurs légendes. Les spectateurs qui vont voir la pièce peuvent s’attendre à rire puisque la pièce, malgré toute la réflexion qu’elle peut amener et la critique sociale qu’elle véhicule, est quand même abordée avec humour. Elle est aussi, à la base, une fable, qui s’adresse donc à un public de 10 à 101 ans selon les dires de l’auteur. On y retrouve aussi plus de 45 chansons accompagnés de musiciens sur scène, composées par Jean-François Mallet, le maître de la composition de musique du théâtre acadien. Sans oublier la présence des fascinantes marionnettes signées Pierre Robitaille de chez Pupulus Mordicus.
Dans l’équipe des comédien.nes, on retrouve trois interprètes du Québec : Marie-Pier Chamberland, Pierre-Olivier Grondin et Bruno Marquis. Pour ce qui en est des comédiennes acadiennes, Frédérique Cyr-Deschênes et Claire Normand fouleront également les planches. Ces deux dernières ont notamment déjà partagé la scène cet été lors de la production des Belles-sœurs, théâtre musical au TPA.
Originaire d’Edmundston, on peut dire que Frédérique Cyr-Deschênes est une habituée du théâtre musical. Elle a participé toute sa jeunesse, pendant presque 20 ans, au spectacle L’Acadie des terres et forêts, en plus d’avoir obtenu un rôle dans La mélodie du bonheur mise en scène par Denise Filiatrault. Ses études en théâtre musical furent une suite logique dans son parcours. Elle s’est aussi illustrée à quelques reprises au petit et au grand écran dans diverses productions acadiennes et québécoises.
Claire Normand, quant à elle, est une habituée des productions du TPA. En plus du rôle de Lisette de Courval dans Les Belles-sœurs, elle interprète aussi le rôle d’Augustine dans la production Huit femmes, également un théâtre musical. On l’a vu au petit écran dans la télésérie Belle-Baie et plus récemment dans À la valdrague interprétant un rôle principal.
Philippe Soldevilla, metteur en scène et auteur de la pièce, est québécois sur papier, mais dit qu’il est tombé dans la potion acadienne quand il était jeune. Ce n’est pas par hasard s’il a créé un triptyque de fictions biographiques avec trois artistes acadiens. Ses premières collaborations en Acadie datent d’il y a plus de 20 ans et il mentionne qu’il se sent vraiment chez lui ici. Il a d’ailleurs aussi fait la mise en scène de la production de décembre 2021 du département d’art dramatique de l’Université de Moncton. C’est donc avec grand plaisir qu’il a travaillé sur cette coproduction Québec-Acadie.
Pour conclure, Philippe Soldevilla rajoute que la pièce contient plusieurs références à l’histoire et à la réalité moderne des Acadiens. Des références qui trouveront fort probablement leur public cible ici à Moncton. Il termine en mentionnant qu’alors que l’Arcadie est le paradis perdus mythique, l’Acadie est en quelque sorte son petit paradis personnel.